Firmin Saint patron de Méry-ès-Bois

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Vers l’an 250, Firmin, l’un des disciples de Jésus-Christ, évangélisait la Gaule prêchant de village en village, vêtu d’un grand manteau à capuchon qui le couvrait jusqu’au sol, les pieds protégés de sandales faites de planchettes retenues par des lanières de cuir.
Au crépuscule d’un jour, cet homme arriva de « Rondin  » après avoir franchi le dernier tureau, ces levées de terre qui matérialisaient la frontière entre deux propriétés. Il s’arrêta au pied d’un chêne, vieux maintenant de 2000 ans, se fit un abri de quelques rameaux de sapin, et se coucha.
Au matin, il se réveilla au milieu de la « Grand’pièce », cette terre des « Fontaines », aujourd’hui La Fontenille, où jaillissait une source déjà connue des Gaulois. Il y puisa de l’eau, en but une gorgée qu’il recracha aussitôt : c’était de l’eau empoisonnée !
Le mal était déjà en lui. Souffrant atrocement de la soif, il traversa rapidement haies et buissons pour arriver enfin à une fontaine où coulait une eau claire au milieu d’un immense pré dit « du grand Beschignoux  ». Il se désaltéra, retourna dans son gîte de fortune, et y passa encore une nuit pour reprendre vigueur.
Le lendemain, traversant le village, parlant à tous ceux qui le voyaient de cette source miraculeuse qui l’avait sauvé, il disparut en direction des champs de renoncules que l’on appelait à cette époque des « clairs-bassins » que sont aujourd’hui « les Bassineries ».
Franchissant la lisière de la forêt, ce pauvre moine pensait-il que les arbres majestueux qui l’ombrageaient seraient utilisés dans la charpente d’une des plus belles cathédrales du monde, symbole d’une religion qu’il prêchait alors ?
Pouvait-il imaginer qu’en ces lieux, sur la rive du ruisseau dit du « mocquart » qu’il franchissait, se dresserait dans mille ans une abbaye cistercienne où vivraient dans la pénitence et le travail, des hommes dont il sera lui, Firmin, un exemple de courage ?
Quelques 30 années plus tard, en l’an 287, il sera torturé et décapité, accédant ainsi à la Sainteté sous le vocable de « Saint-Firmin » ;
Saint que tous les Méryboisiens célébrèrent pendant des siècles par une importante procession le Dimanche suivant le 24 Septembre.
Depuis quelques années, une procession a de nouveau lieu sur le site même de ce pré qui le reposa, et sous la protection de sa fontaine miraculeuse qui porte désormais son nom.
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Le vieux chêne qui le protégea au premier jour est maintenant tombé. Mais personne n’y touche, car on prétend qu’il saigne lorsqu’on l’écorche.

Michel DESIR